Douze lois qui ont marqué le Québec : Un « monument national » entre tradition et modernité
Très peu de gens ont déjà feuilleté un code civil. Pourtant, cet ensemble de règles de droit encadre nos vies à plus d’un titre : état civil et capacité juridique, relations familiales, propriété, contrat, responsabilité en cas de dommages à autrui, etc. Pour la première fois en 1866, le code civil du Bas-Canada réunissait en un seul document, bilingue, l’ensemble des lois et des prescriptions civiles jusqu’alors éparpillées, mal connues ou jugées contradictoires. Il faisait entrer le Québec dans la « modernité » tout en réaffirmant avec fierté l’héritage juridique français au sein du Canada. Faire l’histoire de ce « monument national », l’un des symboles de la société distincte québécoise, c’est voyager dans le temps, depuis la Rome antique jusqu’aux combats féministes du XXe siècle, en passant par la France de Napoléon. C’est aussi mesurer la nature inégalitaire des rapports entre mari et femme et la faiblesse des recours offerts aux ouvriers.
Invité : Jean-Philippe Garneau
Animatrice : Myriam Wojcik
Date : Le mardi 1er octobre 2024, 19 h
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque, Montréal
À propos de Jean-Philippe Garneau
Professeur au département d’histoire de l’Université du Québec à Montréal, Jean-Philippe Garneau enseigne l’histoire du Canada pour la période pré-confédérative (Nouvelle-France et Amérique du Nord britannique). Spécialiste de l’histoire du droit et de la justice, il s’est particulièrement intéressé aux avocats anglophones et francophones qui ont exercé sous le régime britannique. Plusieurs de ses publications portent sur l’application de la coutume de Paris durant cette période (restaurée en 1774, cette coutume demeure en vigueur jusqu’à l’adoption du Code civil du Bas-Canada en 1866). Il a codirigé l’ouvrage Justice et espaces publics en Occident, du Moyen Âge à nos jours : pouvoirs, publicité et citoyenneté (Québec : Presses de l’Université du Québec, 2014). Il est également l’auteur de plusieurs articles sur les pratiques juridiques des familles et des femmes aux XVIIIe et XIXe siècles. L’une de ces publications a reçu le prix Hilda-Neatby de la Société historique du Canada (2022).