Augustin-Norbert Morin, 1803-1865
« Peu d’hommes, écrit Jacques-Yvan Morin, ont vécu plus intensément qu’Augustin-Norbert Morin les péripéties que connaît notre peuple de 1825 à 1865, c’est-à-dire depuis les prémisses de la Rébellion jusqu’à la fédération des colonies britanniques, en passant par le régime d’Union des deux Canadas ». Avocat, journaliste, député de Bellechasse, chef parlementaire du Parti patriote et lieutenant de Papineau, Augustin-Norbert Morin a connu la prison pendant la Rébellion. Successivement député de Nicolet, de Saguenay, de Bellechasse, de Terrebonne et de Chicoutimi-Tadoussac, il préside l’Assemblée législative et assume plusieurs responsabilités ministérielles sous l’Union. Successeur de La Fontaine comme chef des réformistes du Canada-Est, il est premier ministre « conjoint » du Canada-Uni (avec sir Francis Hincks puis avec sir Allan MacNab) de 1851 à 1855, année où il se retire pour accepter un poste de juge. En 1858, il devient membre de la Commission chargée de la rédaction du premier code civil du Bas-Canada, adopté peu avant sa mort, en 1865. « Voilà donc l’homme de fidélité, mais aussi de lucidité, dont Jean-Marc Paradis retrace l’itinéraire complexe, mais toujours orienté vers le même objectif. Issu des profondeurs de notre peuple et ayant su profiter pleinement de la formation offerte par le destin, inspiré à la fois par la modestie de ses origines et l’importance des fonctions auxquelles deux générations de ses compatriotes l’appellent, il en accepte la grandeur et les misères et laisse derrière lui, à une époque qui compte parmi les plus pénibles de notre histoire, un pays plus viable que celui dont il a hérité. »