Les territoires MRC du Québec : deux décennies d’évolution dans la diversité
A l’aube du vingtième anniversaire du vote de la Loi 125 sur l’aménagement et l’urbanisme qui constitua les territoires MRC du Québec en 1979, nous constatons à quel point l’organisation de ces petites régions a progresse, mais de manière inégale. D’ailleurs, dès leur processus de formation en 1982, les chercheurs Fortin-Parent avaient identifié sept types de MRC. Ces mêmes chercheurs ont alors regroupé ces multiples territoires en deux tendances principales : les entités participationnistes et les entités technocratiques.
Les 96 territoires MRC servent d’abord de cadre a l’aménagement de l’espace québécois. Cependant, en moins de deux décennies, ils sont devenus des aires pertinentes dans la gestion des services publics et collectifs de la population, aux travailleurs et aux organisations. Nos recherches nous ont permis d’isoler la variable création d’organisations. Cet exercice a ainsi exigé le recensement de toutes les organisations publiques, semi-publiques, privées et collectives dont le plan d’action épouse les limites d’un territoire MRC.
Le parallèle que nous avons initie entre l’étude effectuée par Fortin-Parent et la nôtre nous dévoile des constantes très révélatrices. Nous observons que, ce qui distinguait souvent les MRC participationnistes des technocratiques en 1983, sépare toujours les territoires les mieux organisés aujourd’hui de ceux qui négligent davantage leurs activités a cet échelon. D’un côté, les territoires essentiellement ruraux faisant preuve d’un progrès organisationnel notable. De I’autre, les territoires MRC essentieIlement urbains, plus ou moins enclins au développement de leurs activités organisationnelles autour de ce palier.
Malgré ces disparités, la construction territoriale des MRC est en plein progrès. A l’heure ou I’on parle de décentralisation administrative et de régionalisation des services, les territoires MRC du Québec sont au cœur de tous ces changements. L’arrivée des centres locaux de développement (CLD) au sein de chacun de ces territoires ne peut que confirmer la pertinence d’un tel découpage, ainsi que le rôle majeur des territoires MRC dans la gestion des services publics et collectifs.