La Chambre de commerce de Trois-Rivières : activités et composition socioprofessionnelle
L’organisme économique qu’est la Chambre de commerce fait son apparition au Québec au début du XIXe siècle. Des chercheurs comme Elizabeth Bloomfield reconnaissent l’importance des Chambres de commerce comme agent de développement urbain. Bien qu’il existe certains ouvrages sur l’histoire ou sur la composition socioprofessionnelle de certaines Chambres, leur fonctionnement interne est peu connu. Étant donné qu’elles peuvent agir sur le développement économique des villes, il est important de savoir ce qui les oriente en retour. Nous posons comme hypothèse que le choix des dossiers défendus par la Chambre de commerce est dicté par la composition socioprofessionnelle de ses membres. Affirmation simpliste en apparence mais autrement plus compliquée en réalité. Si le membership peut influencer l’organisme, qu’en est-il du milieu et du contexte socio-économique dans lesquels évolue la Chambre de commerce? Par ailleurs, comment déterminer l’efficacité d’une Chambre dans les dossiers qu’elle gère? Relève-t-elle, elle aussi du membership? Ou d’autres facteurs?
Pour répondre à ces questions, nous avons retenu l’exemple de la Chambre de commerce de Trois-Rivières, de 1881 à 1950. Nous avons, dans un premier temps, comparé l’évolution du membership avec celle des sujets de discussions. L’analyse nous a révélé l’existence d’un lien véritable entre la nature des discussions et le membership. Mais la corrélation n’est pas parfaite. Nous avons alors cherché des explications supplémentaires du côté des conjonctures, ce qui n’a pas été concluant. Cependant l’influence du milieu apporte, dans une certaine mesure, des éléments valables d’explication.
Pour ce qui est de l’efficacité de la Chambre, nous avons cherché de l’approcher par divers angles : la portée géographique des sujets de discussion, l’origine des débats, la couverture journalistique, une comparaison avec ce que nous connaissons d’autres Chambres de commerce à travers le Canada. Au total, force est de constater que la Chambre trifluvienne reste discrète au chapitre de la visibilité et qu’elle concentre son action dans sa région. Compte tenu du poids de la ville et de la région dans l’industrie québécoise, cette constatation a de quoi surprendre.