L’entreprise privée face à la nationalisation : le cas de la Dominion Steel and Coal Corporation

Résumé

Par le biais de l’histoire des entreprises, nous étudions les motivations qui incitent une entreprise privée à vendre ses installations à un gouvernement. L’entreprise en question, Dosco, a laissé nationaliser ses actifs en 1968 par plusieurs gouvernements, dont celui du Québec, qui confia ses nouvelles acquisitions à l’entreprise d’État Sidbec. Dosco œuvrait dans la production de l’acier, dans l’exploitation de mines de charbon, dans la construction navale et de ponts en plus de la fabrication d’objets métalliques et de matériel ferroviaire.

Plusieurs sources telles que les rapports annuels de l’entreprise, des articles de périodiques et de journaux et d’autres sources primaires et secondaires nous ont permis de retracer l’histoire de Dosco. En 1957, un constructeur d’avions, A.V. Roe Canada Ltd, acquiert 77 % des actions de cette compagnie. Le groupe au sein duquel œuvre désormais Dosco a un impact décisif sur son devenir. Nous étudierons donc également les holdings de Dosco, soit A.V. Roe Canada et Hawker Siddeley Group. De même, le rôle des acteurs importants œuvrant au sein de ces entreprises sera mis en lumière afin de déterminer les motifs de leurs décisions dans la vente des installations de Dosco au secteur public.

L’interruption du projet Arrow sur lequel misait A.V. Roe Canada a contraint ce dernier à miser davantage sur la modernisation et l’accroissement des actifs de Dosco. Cette décision, dans un contexte mondial où la concurrence est de plus en plus vigoureuse, a mené Dosco à engendrer d’importants déficits qui ont affecté le groupe dans son ensemble. Dosco sera alors démantelée. Ses mines de charbon seront nationalisées par le gouvernement fédéral en 1967. La même année, ses aciéries situées en Nouvelle-Écosse seront également nationalisées par le gouvernement de cette province. Ses actifs situés en Ontario et au Québec seront vendus à Sidbec. Ces nationalisations ne résultent donc pas d’une confiscation, mais bien d’une transaction libre entre l’entreprise et le secteur public.

Cette recherche propose ainsi d’exposer les changements administratifs, structurels et financiers qui se sont produits au sein de Dosco et qui ont motivé la vente des installations au gouvernement québécois. Les négociations et les aspects de la transaction entre les deux parties seront également examinés pour éclairer les avantages et/ou les désavantages que retire le groupe de la nationalisation des actifs de Dosco.

Auteur
Année de publication
2015
Type
Mémoire de maîtrise
Université
Université du Québec à Trois-Rivières
Nombre de pages
128
Ville
Trois-Rivières
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