Judiciarisation des rapports sociaux et État providence : le cas de l’aide juridique au Québec de 1950 à nos jours

Résumé

La société québécoise a connu, dans la période 1950-1990, un essor important de sa législation et de sa réglementation. Nous serions même portés à affirmer que, comme plusieurs sociétés occidentales, le Québec a connu une véritable inflation juridique, en ce sens que la plupart des rapports entre l’État et ses citoyens se sont progressivement inscrits dans des cadres juridiques stricts.

Cette inflation juridique, durant la période concernée, a fait en sorte que le rôle des avocats québécois a évolué, dans l’élaboration d’une dynamique des rapports entre l’État et les citoyens, au point où l’avocat est devenu de plus en plus essentiel comme intermédiaire entre le législateur, créateur de normes de régulation sociale, et la population, objet de cette régulation.

La corporation du Barreau, qui bénéficie grandement de la récente inflation juridique a, croyons-nous, fortement travaillé à favoriser l’essor de son propre groupe, entre les années 1950 et 1990. En quelque sorte, le Barreau du Québec a travaillé lui-même de façon à favoriser l’inflation juridique, et ce afin de se rendre indispensable en tant qu’organe de médiation entre le citoyen et l’État. Sa lutte contre le projet d’aide juridique, dans la première partie de cette période, puis l’appui au programme dès 1976, lorsqu’il en constate les bienfaits et que l’État cherche à en restreindre l’accès, demeurent à cet égard fort probants.

De 1950 à nos jours, le Barreau a accentué son implication visant à se rendre essentiel. Dans ce mémoire, nous ne cherchons pas à savoir si la corporation a réussi un tel travail, mais plutôt à vérifier les efforts qu’elle a entrepris en ce sens.

Auteur
Année de publication
1996
Type
Mémoire de maîtrise
Université
Université du Québec à Montréal
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