A Fragile Authority: Power and the Religious Life in the Congrégation de Notre-Dame of Montreal, 1693-1796

Résumé

Michel Foucault a exercé une profonde influence sur la notion de pouvoir au XXe siècle. En élargissant sa définition, et ses horizons, au-delà de l’État ou des institutions organisées, il a conféré le pouvoir aux faibles aussi bien qu’aux forts, et remplacé le concept d’un pouvoir unidimensionnel par celui d’un pouvoir omniprésent.

La présente thèse a retenu cette vision élargie du pouvoir pour l’appliquer à une étude de la vie religieuse au sein de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal entre 1693 et 1796. De manière générale, ce travail, en s’inscrivant dans le cadre d’autres recherches qui ont tenté d’élargir notre perception des communautés religieuses féminines avaient été vouées dans les documents historiques, relie solidement la Congrégation à la vie culturelle, spirituelle, politique et économique de la société de l’époque. Plus précisément, la Congrégation de Notre-Dame est présentée dans le contexte historique canadien, non pas comme une institution qui doit sa fondation, son développement et son renom à l’œuvre d’une seule personne sanctifiée - Marguerite Bourgeoys – mais comme une institution dont l’établissement et l’existence ont dès le départ été attribuables à un réseau de liens formés par le biais de sa mission. Plus spécifiquement enfin, la thèse s’intéresse ensuite à la relation entre le pouvoir et la vie religieuse, en se concentrant sur trois supérieures du couvent – Marie Barbier, Marie-Josèphe Maugue-Garreau et Marie Raizenne – et examine ces femmes comme agents dans leurs propres contextes social, politique et spirituel.

Tout au long de cette analyse, la thèse s’efforce d’élargir la perspective de bon nombre des recherches qui ont porté sur la vie religieuse. Elle a pour but d’examiner l’existence religieuse en dehors des dichotomies traditionnelles qui distinguent ses dimensions active et contemplative, et de lui redonner toute son intégrité et toute sa force en la considérant dans son ensemble. L’étude a également cherché à éviter de décrire l’existence de ces femmes en ayant recours à des oppositions binaires, en opposant opprimés et oppresseurs, et tenté plutôt de l’analyser en termes d’échanges. En dépit de preuves solides attestant le rôle de ces femmes en tant qu’agents à part entière, la thèse en est inévitablement revenu, d’une manière ou d’une autre, à la conclusion qu’il s’agissait, en fin de compte, d’une autorité fragile.

Année de publication
2004
Type
Thèse de doctorat
Université
Université McGill
Nombre de pages
452
Ville
Montréal
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