Figures marquantes de la solidarité : Marguerite d’Youville (1701-1771)

4 oct 2022
Sainte Marguerite d'Youville

Née à Varennes (Québec) en 1701 et décédée en 1771, Marguerite Dufrost de Lajemmerais a fondé la communauté des Sœurs de la Charité de Montréal, aussi connues sous le nom de « Sœurs Grises », en 1737. En 1747, elle s’est vu confier la direction de l’Hôpital Général de Québec, dont elle a conduit la destinée même après l’incendie qui l’a ravagé en 1765. L’hôpital fut alors reconstruit. Marguerite d’Youville a été canonisée en 1990 par le pape Jean-Paul II.

Invité : Dominique Laperle, historien et professeur
Animateur : Éric Bédard, historien
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque

À propos de Dominique Laperle

Dominique Laperle est docteur en histoire (UQAM, 2013). Il s’intéresse aux congrégations religieuses au Québec. Il enseigne au Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie, donne des charges de cours dans différentes universités et est chercheur associé à la Chaire Tillard sur la vie religieuse du Collège universitaire dominicain. Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages, dont Le grain, la meule et le vent : le métier de meunier en Nouvelle-France (GID, 2003), Il y a cent ans que nous pensons à l’avenir : histoire du Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie, 1905-2005 (PSNM, 2005), Vers le bien et le beau. Histoire de l’École de musique Vincent-d’Indy, 1932-2007 (GID, 2007), Entre Concile et Révolution tranquille. Les religieuses au Québec : une fidélité créatrice (Médiaspaul, 2015), Faire projet d’un héritage. La réception du concile Vatican II chez les religieuses de l’archidiocèse de Montréal (Presses de l’Université Laval, 2020). Il a reçu le prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement en 2020.

Texte de l’invité

La vie de Marguerite d’Youville, la fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la Charité de l’Hôpital Général de Montréal, mieux connues sous le nom usuel de sœurs grises, témoigne de la capacité d’une femme, comme agente de sa propre vie, d’inscrire durablement un projet personnel dans l’histoire collective, à une époque où la chose n’était guère possible. La vie de celle qui sera surnommée la « mère de la charité universelle » par le pape Jean XXIII lors de sa béatification, le 3 mai 1959, est loin d’être un long fleuve tranquille. Au contraire, son projet fit l’objet d’attaques et de critiques au sein de la société civile, du moins dans ses premières années, et le contexte matériel et politique de la colonie ne lui laissa guère de répit par la suite afin de le consolider. Pourtant, sa vision se pérennise après sa mort, car la congrégation des sœurs grises connaîtra une croissance constante jusqu’aux années 1970. En 1960, elle groupe 1969 religieuses et 98 institutions réparties en six provinces canoniques au Canada, aux États-Unis ainsi qu’en terre de mission (Brésil, Nigéria, etc.) en plus d’être à l’origine de cinq autres congrégations dans autant de diocèses.