Lancement du livre « Lionel Groulx. Le penseur le plus influent de l’histoire du Québec » de l’historien Charles-Philippe Courtois
Le lancement du livre Lionel Groulx. Le penseur le plus influent de l’histoire du Québec de l’historien Charles-Philippe Courtois a eu lieu ce mercredi 8 novembre. Plus de 80 invités étaient présents à l’événement, dont Jacques Girard, président du conseil de la Fondation Lionel-Groulx, Guylaine Girard, directrice de l’édition aux Éditions de l’Homme et Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor.
Première véritable biographie de Lionel Groulx (1878-1967), le livre de 584 pages fait connaître l’influence profonde sur notre culture et notre évolution collective d’un penseur qualifié de « père spirituel du Québec moderne » au moment de son décès. Prêtre, professeur, écrivain, essayiste, historien et conférencier, il a été impliqué dans les mouvements nationalistes les plus marquants de la première moitié du XXe siècle en plus de participer directement à l’institutionnalisation et à la professionnalisation de l’enseignement de l’histoire et de la recherche historique. Visionnaire, il affirmait dans les années 1920 que les Québécois seraient mûrs pour l’indépendance dans 50 ans, s’ils prenaient contrôle de leur économie.
Spécialiste d’histoire intellectuelle du Québec, l’auteur du livre dépeint ici un incomparable tableau de la société québécoise de 1878 à 1967.
Allocution de Jacques Girard, président du conseil d’administration
La parution de cette première grande biographie de Lionel Groulx, que nous lançons ce soir, coïncide avec la commémoration du 50e anniversaire de sa disparition survenue en 1967.
En effet, il y a un demi-siècle décédait à l’âge de 89 ans Lionel Groulx, prêtre, éducateur, historien, écrivain, maître à penser du nationalisme québécois au XXe siècle.
Quel que soit le jugement que l’on porte avec nos yeux d’aujourd’hui sur l’homme et sur son œuvre, nul ne peut nier le rôle primordial de pionnier qu’il a joué dans la recherche, l’enseignement et la diffusion des connaissances sur notre histoire nationale, comme en témoignent la création de la première Chaire d’histoire du Canada qui lui est attribuée en 1915 par l’Université de Montréal, les centaines de conférences qu’il a prononcées dans sa vie, les quelque 90 livres et brochures qu’il a écrits et publiés, le cours d’histoire de cent leçons qu’il a donné à CKAC de 1949 à 1952, le nombre impressionnant d’études dont il a fait l’objet, les institutions qu’il a créées et qui perpétuent son œuvre, notamment l’Institut d’histoire de l’Amérique française, la revue de cet institut, et la Fondation Lionel-Groulx.
Nul ne peut nier non plus l’extraordinaire contribution qu’il a apportée, en particulier dans la première moitié du XXe siècle, à la vie intellectuelle de notre nation, l’influence majeure qu’il a exercée sur ses contemporains et l’estime que nombre de ces derniers avaient pour lui, comme en attestent les honneurs multiples qu’il a reçus au cours de sa vie, les innombrables hommages exprimés lors de son décès, les lieux de mémoire qui lui sont consacrés.
Quelles que soient les critiques, trop souvent injustes, qu’on peut lui adresser aujourd’hui, son inestimable contribution au développement et au rayonnement de notre nation mérite sans l’ombre d’un doute d’être saluée.
Héritière de sa maison, de sa bibliothèque, de ses archives et de son œuvre intellectuelle et littéraire. La Fondation se reconnaît un devoir de mémoire envers son fondateur. Au cours des six dernières années, de 2011 à 2017, la Fondation a énormément fait pour assumer ce devoir de mémoire :
- préparation et édition du 4e tome de sa correspondance;
- soutien à l’édition d’un essai sur Lionel Groulx et les mouvements indépendantistes et à la réédition en poche de son roman L’appel de la race;
- en collaboration avec l’université de Montréal, édition de deux conférences inédites;
- en collaboration avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec, numérisation et diffusion en ligne sur son portail et sur celui de BAnQ de l’ensemble de son œuvre écrite (quelque 90 livres et brochures), et numérisation et diffusion en ligne sur son portail, sur celui de BAnQ et dans Wikimédia Commons de la centaine de leçons du cours d’histoire que Groulx a donné sur les ondes de CKAC de 1949 à 1952;
- de concert avec l’IHAF, tenue d’un colloque à l’occasion du 100e anniversaire de la création de sa chaire à l’Université de Montréal;
- en partenariat avec Québecor et la Société de transport de Montréal, installation d’une plaque commémorative dans la station de métro qui porte son nom, visibilité dans l’exposition Le métro, véhicule de notre histoire présentée dans la Passerelle des Arts tout au long de l’année 2017;
- amélioration du contenu de l’article qui lui est consacré dans la grande encyclopédie Wikipédia;
- réalisation d’une notice biographique, d’une bibliographie complète de son œuvre, de catalogues d’archives photographiques, audiovisuelles et de sa bibliothèque privée, de répertoires des études et des lieux de mémoire qui lui sont consacrés, de notices biobibliographiques sur ses successeurs, tous ces derniers éléments étant disponibles dans l’importante section dédiée à Lionel Groulx créée et développée sur notre portail Internet;
- sans oublier bien sûr la publication et la diffusion à compter d’aujourd’hui d’une première grande biographie qui lui est consacrée.
Je conclus en vous disant ceci : en son époque et avec les convictions qui étaient les siennes, Lionel Groulx a œuvré toute sa vie à défendre notre nation, l’enseignement de son histoire, sa langue et sa culture, et à promouvoir son émancipation. C’est en poursuivant cette action avec détermination, en l’actualisant toutefois sans hésitation, que la Fondation Lionel-Groulx remplit véritablement son devoir de mémoire envers son fondateur et accomplit sa mission.