Vapeur, thermoélectricité et hydroélectricité comme force motrice le long du corridor industriel du canal de Lachine, des années 1850 à la Seconde Guerre mondiale

Résumé

Cette thèse vise à démontrer que la vapeur a joué un rôle majeur dans l’industrialisation de Montréal au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et à analyser les motifs qui ont conduit l’industrie manufacturière à recourir de plus en plus à la thermoélectricité et à l’hydroélectricité comme force motrice au début du siècle suivant. Pour ce faire, nous avons établi que le marché du charbon a été bénéfique pour l’industrie montréalaise jusqu’à la Première Guerre mondiale. En suivant la progression du recours à la vapeur comme force motrice parmi les entreprises du corridor industriel du canal de Lachine, nous avons non seulement précisé les grandes phases qu’a traversées cette filière énergétique, mais nous avons également démontré que le type et la capacité de production des établissements industriels influaient énormément sur le type d’énergie utilisée par ces mêmes établissements. Quoiqu’en 1912 la vapeur demeure la principale force motrice employée dans l’industrie, la thermoélectricité et l’hydroélectricité ont tout de même gagné du terrain au cours des années. Avec la Grande Guerre, les prix de la houille augmentent suffisamment pour que l’industrie manufacturière montréalaise en vienne à recourir de façon croissante à l’hydroélectricité comme force motrice, jusqu’à ce que l’hydroélectricité déclasse la vapeur dans les années 1920. Or la politique tarifaire de la Montreal Light, Heat and Power (MLHP), une société de distribution et de production d’électricité, n’est pas sans désavantager l’industrie manufacturière de la métropole par rapport aux autres régions industrielles. Une telle interprétation s’inscrit à contre-courant de celle voulant que l’électricité n’ait eu que des effets bénéfiques sur la croissance manufacturière du Québec. Certes, à l’échelle québécoise, cela demeure vrai, mais il n’en reste pas moins que si Montréal profite elle aussi de l’essor industriel, ne serait-ce qu’en raison de l’interdépendance des industries (vente et achat de produits), les industries émergentes ne s’y installent guère. Notre interprétation jette également une lumière nouvelle sur la nationalisation de la MLHP par le gouvernement du Québec en 1944.

Auteur
Année de publication
2010
Type
Thèse de doctorat
Université
Université Laval
Nombre de pages
331
Ville
Québec
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