The Irish in Mid-Nineteenth Century Canada and the Case of Quebec: Immigration and Settlement in a Catholic City
Cette thèse porte sur l’immigration et l’établissement des Irlandais dans la ville de Québec au milieu du XIXe siècle. Les principales sources consultées sont les rapports annuels de 1831 a 1854 de l’agent en chef de l’émigration a Québec (British Parliamentary Papers) et les recensements nominatifs de 1842, 1852 et 1861. Des rapports annuels on obtient le profil des immigrants irlandais à leur arrivée a Québec (ports d’origine, statut social, caractéristiques démographiques). Ce profil change selon les périodes d’immigration. Ainsi, au début du XIXe siècle, les immigrants proviennent du nord de l’Irlande et sont pour la plupart des fermiers protestants. Par contre, a partir des années 1830, la grande majorité est issue du sud-ouest de l’île, de religion catholique et de la classe des journaliers agricoles. Au sujet des recensements, nous avons pris soin de distinguer le lieu de naissance de l’origine ethnique du fait que les conclusions de certains historiens qui confondent ces deux données conduisent parfois a des interprétations inexactes notamment en ce qui a trait a la religion, l’établissement et le statut social.
L’analyse des données a permis de constater que le profil des Irlandais vivant à Québec au milieu du XIXe siècle diffère a bien des égards de celui observé dans d’autres villes canadiennes comme Toronto et Hamilton. Ainsi, la ville de Québec retient une plus grande proportion d’immigrants de la Famine (à forte majorité catholique) que les villes ontariennes. Alors que le groupe des Irlandais catholiques de la ville s’accroît celui des Irlandais protestants diminue. On note aussi une majorité féminine dans la population irlandaise catholique surtout parmi les jeunes adultes.
En outre, à la différence des Irlandais catholiques qui s’établissent dans d’autres villes canadiennes a majorité protestante, les Irlandais catholiques de Québec ne furent pas fatalement confinés à des postes de subalternes. De plus, il appert que le fait de s’établir a Québec a permis aux Irlandais catholiques un développement social et politique parsemé de moins d’embûches que leurs congénères vivant dans des villes a majorité protestante. Enfin, contrairement à ce qu’on pourrait croire, la différence de langue ne représente pas un obstacle car les solidarités religieuses priment dans la société d’alors.