L’État et l’espace colonial : savoirs géographiques entre la France et la Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles

Résumé

La monarchie française a collecté un nombre impressionnant de documents géographiques décrivant ses colonies. Notre questionnement nous a mené à sonder plus finement l’implication de l’État dans une activité intellectuelle qui consiste à observer, consigner et représenter graphiquement un territoire colonial. En abordant divers types de documents propres au corpus à l’étude – cartes topographiques, cartes cadastrales, cartes hydrographiques, cartographie générale – nous avons pu non pas dresser un portrait exhaustif de cette production, mais évoquer de nombreux enjeux propres aux thèmes nombreux qu’ils interpellent, notamment la délimitation d’un territoire colonial, la cartographie courtisane, les mécanismes de validation des savoirs, les spécialisations requises pour produire un savoir utile, l’usage réel des savoirs géographiques produits. Considérant ces questions importantes traitées actuellement par l’historiographie qui s’interroge de plus en plus sur les modalités de dépossession du territoire, sinon sur les modalités d’inscription de savoirs suite à l’observation, il nous semblait pertinent de procéder à une analyse approfondie (manquante jusqu’à présent) des contextes et des mécanismes de production, de collecte, d’archivage et de réutilisation des documents géographiques produits par ou pour l’État en Nouvelle-France. En explorant le contexte colonial de l’activité cartographique impériale, notre étude ne remet pas en question le rôle joué par l’État, mais elle le précise passablement en insistant sur la complexité de la genèse des cartes qui tôt ou tard cheminent vers le centre de gravitation métropolitain.

Année de publication
2018
Type
Thèse de doctorat
Université
Université de Montréal
Nombre de pages
525
Ville
Montréal
Lien vers la référence
Exporter la référence