Réhabiliter les « brebis égarées » : la prison des femmes de Québec (Refuge Notre-Dame de la Merci des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec), 1931-1972

Résumé

Le Refuge Notre-Dame de la Merci a ouvert ses portes en décembre 1931. Tenu par les Sœurs du Bon-Pasteur de Québec jusqu’en 1972, l’établissement fait office de prison pour femmes à Québec. Ce mémoire vise à cerner les méthodes d'intervention de la Congrégation des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec auprès des prisonnières, et ce, au regard des caractéristiques des femmes incarcérées qui influencent les modèles de réhabilitation proposés par les religieuses. Le Refuge, tout en s’inscrivant dans le réseau d’institutions développées par les Sœurs du Bon-Pasteur depuis 1850, est une institution judiciaire qui vise la répression de la déviance féminine et la réhabilitation des femmes selon les représentations de la féminité et des rôles féminins en vigueur au milieu du XXe siècle. L’institution fournit plusieurs formes d’assistance envers les femmes, donnant aux prisonnières des services peu accessibles autrement avant l’étatisation des services sociaux dans la décennie 1970. L’étude trace également un portrait de la déviance féminine représentée à la prison de Québec à partir des registres d’écrou de l’institution. Les Sœurs du Bon-Pasteur, employées du gouvernement provincial dans ce contexte, disposent d’un pouvoir d’action non-négligeable dans l’organisation de l’horaire quotidien des détenues et dans l’implantation d’activités réhabilitatrices. La teneur de ces activités, axées sur la pratique religieuse et l’apprentissage de travaux ménagers, reste fortement influencée par des stéréotypes genrés déterminant des comportements prescrits, tout en favorisant la diffusion des connaissances spécialisées et l’adoption d’une éthique de travail utiles pour les femmes à leur sortie de prison.

Année de publication
2019
Type
Mémoire de maîtrise
Université
Université Laval
Nombre de pages
146
Ville
Québec
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