Mothering Citizens: Elite Women in Montreal, 1890-1914

Résumé

Cette thèse porte sur l’engagement social et politique de femmes de l’élite montréalaise de 1890 à 1914. Pour ce faire, j’ai réuni vingt Montréalaises issues des communautés anglophones, francophones, protestantes, catholiques et orthodoxes juives en une biographie collective qui lève le voile sur leur vie domestique, les rituels propres à leur classe sociale, leur travail philanthropique, de même que sur leur engagement au sein de la communauté locale et élargie. Cet exercice de style m’a permis de mettre en évidence l’influence des identités de genre, de race, d’ethnie, de classe et de religion de chacune sur sa conception de la société. La mise en commun des expériences de ces femmes de l’élite montréalaise révèle également que leurs préoccupations étaient plurielles et qu’elles dépassent la seule question du suffrage féminin. L’idéologie maternaliste embrassée par ces activistes traçait les jalons d’un futur meilleur, d’une ville assainie et d’une nation plus forte. Ma thèse est que les femmes constituant ce corpus combinaient leurs rôles de mères et leurs identités de citoyennes afin de se tailler une place, un cercle d’influence, dans des sphères d’activité qui leurs étaient habituellement défendues, soit les sphères sociale et politique. Pour y arriver, elles ont placé la famille au cœur de leur conception du système social et ont transposé cette vision à la communauté, à la nation et au monde. En tant qu’épouses, mères, mais aussi en tant que citoyennes, ces maternalistes croyaient qu’elles avaient un rôle important à jouer dans la transformation de la société. Le fait qu’elles aient partagé les mêmes identités sexuelle et sociale leur a permis de se rapprocher. Ces similarités, jumelées à leurs différences ethniques et religieuses leurs ont conféré une influence et un pouvoir indéniable à Montréal et au-delà. Les sources consultées révèlent que ces femmes de l’élite montréalaise étaient loin d’être passives ou contentes de rester dans l’ombre. Leur engagement politique et citoyen était conscient. Leur influence comportait néanmoins des limites qu’elles durent apprendre à repousser avec doigté. Avec le déclenchement de la Grande Guerre, les tensions cachées qui existaient entre elles s’aggravèrent et il ne fut bientôt plus possible de coopérer. La séparation de ce groupe eut pour résultat de diminuer de façon notoire le pouvoir et l’influence que ces femmes de l’élite montréalaise avaient acquis en près de vingt-cinq ans.

Année de publication
2011
Type
Thèse de doctorat
Université
Université McGill
Nombre de pages
357
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