Tradition, libéralisme et communautarisme durant les « Trente glorieuses » : les étudiants de Moncton et l’entrée dans la modernité avancée des francophones du Nouveau-Brunswick, 1957-1969

Résumé

Cette thèse porte sur l’histoire acadienne de la période des Trente glorieuses (1945-1975), examinée à travers l’activité politique étudiante des années allant de 1957 à 1969. L’objectif principal est de contribuer à une meilleure compréhension des modalités suivant lesquelles la population francophone du Nouveau-Brunswick est entrée dans la modernité avancée.

La thèse soutient qu’il n’y a pas eu un, mais deux mouvements étudiants successifs à Moncton durant les années 1960, février 1968 représentant le point tournant entre les deux. Ces deux mouvements se distinguent nettement en matière d’idéologie : alors que le premier est foncièrement libéral (mettant l’accent sur le progrès par la participation citoyenne), le deuxième verse dans le communautarisme (accordant plus d’importance à l’acquisition de droits et d’autonomie pour la collectivité ethnolinguistique). Cette étude décortique comment a eu lieu cette importante transformation discursive et montre que le deuxième mouvement étudiant doit être considéré comme étant à l’origine du néo- nationalisme acadien des années 1970.

Loin de considérer ces deux mouvements étudiants comme de simples produits de la scène politique régionale, cette thèse met en lumière d’importantes ressemblances – ainsi qu’une étonnante synchronie – entre les idéologies étudiantes acadiennes et leurs consœurs nord-américaines. Ce faisant, notre étude illustre comment de larges courants culturels peuvent prendre des formes différentes selon les contextes sociopolitiques dans lesquels elles s’inscrivent et permet de cerner les conditions qui facilitent la propagation d’un mouvement d’idées « global » jusque dans un milieu périphérique.

Année de publication
2008
Type
Thèse de doctorat
Université
Université de Montréal
Nombre de pages
409
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