Les deux questions irlandaises du Québec, 1898-1921 : des considérations canadiennes-françaises et irlando-catholiques

Résumé

II sera question de deux questions irlandaises dans cette thèse : celle concernant la persistance du sentiment ethnique d’irishness (ou d’irlandicité) dans le Québec du début du XXème siècle; et celle abordant l’impact, au Québec, de la question de l’autonomie politique d’Irlande entre 1898 et 1921. Les bouleversements politiques, culturels et sociaux en Irlande entre 1898 et 1921 - qui mèneront à la partition de l’ile et à la création de l’Irish Free State et de l’lrlande du Nord –, étaient connus des deux communautés à l’étude.

Tant les Canadiens français que les Irlando-catholiques de Montréal et de Québec connaissaient bien les enjeux irlandais du début du XXème siècle. Ce n’est pas un hasard si la question politique d’Irlande résonnait au cœur de ces deux communautés. Pour de nombreux descendants irlando-catholiques du Québec, le fait de se « sentir Irlandais », et donc de se percevoir comme membres à part entière de la communauté irlando-catholique de la province, les encouragera à demeurer au fait des événements ayant cours dans la mère-patrie. Cette résistance de l’irlandicité en amènera plusieurs à s’activer concrètement et à donner de leur temps et de leur argent pour la cause de l’autonomie irlandaise. Pour de nombreux Canadiens français, l’ascension des nationalismes – home ruler ou sinn feiner – en Irlande fera écho à l’ascension des nationalismes politique et culturel proprement canadiens-français. Des membres de ces deux groupes ethniques, bien actifs dans la Vieille Capitale et dans la métropole canadienne d’alors, vont ainsi travailler – parfois de façon indépendante, parfois de façon conjointe – pour la cause du vague concept de la « liberté irlandaise ».

Par ailleurs, les constantes difficultés relationnelles entre Irlando-catholiques et Canadiens français, dans la province et au Canada, vont militer en défaveur de la réconciliation de ces deux plus importantes communautés catholiques de la province. La question d’Irlande offrira certaines occasions de s’entendre, mais les divergences internes concernant différentes questions (comme celles des destinées politiques du Canada; celles de l’usage de la langue anglaise dans les paroisses ou les écoles du pays), vont continuer à susciter des animosités entre ces coreligionnaires du Québec.
 

Auteur
Année de publication
2008
Type
Thèse de doctorat
Université
Université Concordia
Nombre de pages
397
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