Le jour du Seigneur vendu à l’encan : regard sur la Commission d’enquête sur l’observance du dimanche dans les industries de pâtes et papiers du Québec (1964-1966)

Résumé

Le Lord’s Day Act interdit le travail le dimanche en 1906, mais autorise les travaux jugés nécessaires. Les compagnies papetières québécoises peuvent effectuer les travaux d’entretien et de nettoyage, mais ne peuvent pas produire le dimanche. L’industrie papetière exige la production continue et menace de freiner ses investissements au Québec si le gouvernement ne permet pas le fonctionnement des machines le dimanche. Le gouvernement Lesage instaure donc la Commission d’enquête sur l’observance du dimanche dans les usines de pâtes et papiers en 1964.

Le jour du Seigneur fut essentiellement traité comme une question religieuse par les historiens, mais l’attachement pour la conservation du repos dominical déborde les questionnements sur le sécularisme ou la piété populaire. Cette commission instaurée pour régler un problème technique cache un profond conflit de valeurs entre les différents acteurs sociaux. Différentes façons de concevoir le bien commun et le progrès social y sont avancées. Aux séances de la commission, plusieurs groupes et individus font valoir leurs points de vue. Les représentants des compagnies papetières exigent unanimement la production le dimanche pour accroître la production. Pour les groupes religieux, la sanctification du dimanche est une manifestation collective vitale pour la cohésion de la famille, de la paroisse et de la société. Quant à eux, les travailleurs et leurs syndicats défendent l’idée d’un repos commun hebdomadaire et dénoncent le travail par rotation d’équipes.

Les débats lors de la Commission Alleyn permettent de mettre en relief une confrontation culturelle à l’intérieur d’un rapport économique de production, tout en offrant un éclairage sur le bouleversement des nouveaux rapports sociaux en plein cœur de la Révolution tranquille.

Année de publication
2012
Type
Mémoire de maîtrise
Université
Université du Québec à Montréal
Nombre de pages
125
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