L’Universel et le national : une étude des consciences historiques au Canada français de la première moitié du dix-neuvième siècle

Résumé

Cette thèse s’intéresse à l’évolution du rapport à l’histoire et de la conscience historique dans la société canadienne de la première moitié du XIXe siècle et propose une analyse métahistorique de deux principaux corpus de sources : le matériel pédagogique employé dans les collèges classiques, ainsi que les ouvrages historiographiques et politiques marquants pour l’élite canadienne, des réflexions du politicien Denis-Benjamin Viger au Rapport Durham et aux écrits de William Smith, Michel Bibaud et de François-Xavier Garneau.

En analysant ces sources à la lumière d’un outillage théorique issu de l’historiographie de la représentation du temps, je propose une relecture de la constitution d’une conscience historique nationale au Canada français. Je démontre que la « nationalisation » de l’histoire est un phénomène graduel qui s’est échelonné sur l’ensemble des trois premiers quarts du XIXe siècle. Si l’histoire nationale a mis du temps à s’imposer, c’est parce que la conscience historique du monde intellectuel canadien au tournant du XIXe siècle était modelée sur les principes philosophiques universalistes de l’humanisme et du christianisme. Loin d’être spécifique aux Canadiens, cette mutation de la représentation de l’histoire s’insère dans un large mouvement occidental qui a été abondamment observé et commenté par l’historiographie. Enchevêtrées dans une histoire commune avec la « disciplinarisation » de l’histoire, la catégorisation des peuples et leur projection dans le temps n’est ni une évidence ni une nécessité, mais plutôt le produit d’une évolution culturelle partagée à travers le monde atlantique.

Année de publication
2017
Type
Thèse de doctorat
Université
Université de Montréal
Nombre de pages
398
Ville
Montréal
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