L’expérience de captivité des prisonniers de guerre canadiens-français en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale

Résumé

Durant la Seconde Guerre mondiale, près de 9000 soldats canadiens sont capturés par les forces de l’Axe. Une portion de ce nombre inclut les militaires canadiens-français qui se retrouvent prisonniers en Allemagne nazie. Comment ces individus vivent-ils leur captivité incarcérés dans des camps où les règles sont appliquées par l’armée allemande et les prisonniers sont majoritairement anglophones? Dans quelle mesure l’identité canadienne-française se manifeste elle au travers du quotidien derrière les barbelés? La captivité du prisonnier de guerre en Allemagne se présente sous de nombreux aspects. L’alimentation, l’hygiène, les loisirs et les relations interpersonnelles en sont quatre fondamentaux où l’identité des groupes présents offre des occasions de se manifester. Pourtant, malgré quelques cas isolés, l’identité canadienne-française tend à s’effacer au profit de comportements relevant davantage de la culture occidentale.

Cette réalité s’explique par différents facteurs tels que l’esprit de coopération, la camaraderie militaire, le fardeau commun de la captivité et la tolérance marquée face à la différence de la part des prisonniers. Même les éléments essentiels de l’identité tels que la langue française et la religion catholique perdent de l’importance soit par l’utilisation majoritaire de l’anglais ou la pratique du culte avec des individus de la même confession, mais de nationalités différentes. Les sociabilités qui s’établissent autour de la nourriture ou des loisirs démontrent également que les Canadiens français ne se limitent pas aux gens appartenant seulement à leur groupe national, mais socialisent avec tout un chacun.

La situation inverse est également vraie, car l’on constate que les gardes de l’armée allemande ne traitent pas les prisonniers canadiens d’une façon différente des autres prisonniers issus du Commonwealth. Aucun comportement de la part des Canadiens français ne suscite une attitude différente chez les geôliers, autant dans la distribution des privilèges que des punitions.

En définitive, sur le plan identitaire, l’expérience de captivité des prisonniers de guerre canadiens-français en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale ne se distingue pas réellement. L’importance des comportements majoritairement occidentaux et l’absence d’attitudes intolérantes envers eux amènent les Canadiens français à s’adapter au quotidien en cherchant plutôt à réduire les aspects négatifs de leur sort et à favoriser les opportunités.

Auteur
Année de publication
2015
Type
Mémoire de maîtrise
Université
Université du Québec à Trois-Rivières
Nombre de pages
218
Ville
Trois-Rivières
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