Élaboration d’une perspective environnementale dans le secteur de l’hydroélectricité au Québec, 1890-1939
Les années 1890 à 1939 témoignent d’un développement sans précédent dans le domaine de l’hydroélectricité au Québec. Au cours de ces cinq décennies, la mise en exploitation de la ressource hydraulique est surtout le fait de grandes entreprises. L’État exerce un contrôle limité sur l’implantation de celles-ci. Cependant, l’utilisation des ressources hydriques s’accroît, tout comme la taille des ouvrages de production. La perception de la ressource subit ainsi des transformations.
La construction de barrages et de réservoirs sur de nombreux cours d’eau du Québec affecte l’environnement naturel et humain. Ce mémoire tente de déterminer quels regards posent les différents groupes (organismes gouvernementaux, exploitants, riverains, etc.) sur la richesse naturelle qu’est l’eau. Nous nous intéressons de façon particulière à la gestion de cette ressource, afin de découvrir quels discours et quelles pratiques sont mis en œuvre pour assurer le développement de l’hydroélectricité. Ceux-ci sont particulièrement révélateurs des sensibilités à la nature. Leur évolution permet de mieux comprendre les assises des relations que développeront les gestionnaires et les utilisateurs de l’eau dans les décennies subséquentes.
Quelques courants de pensée et manières de faire ont marqué plus ou moins le regard sur la nature, et par conséquent sur la richesse hydrique. Ce mémoire cherche à découvrir les influences et la durabilité des changements qui s’instaurent. Il fait ressortir, incidemment, le rôle significatif de quelques individus dans l’adoption de nouveaux discours et de nouvelles pratiques. En cela, il aidera, espérons-nous, à mieux faire comprendre comment se tissent, durant ces cinquante années, les rapports à l’environnement alors que se modifie la perception de cette richesse naturelle.