Brasseries et distilleries à Québec (1620-1900) : profil d’archéologie industrielle

Résumé

Cette étude aborde l’industrie des brasseries et des distilleries au Québec antérieurement au XXe siècle dans une perspective d’archéologie industrielle; c’est-à-dire qu’elle a cherché à reconstituer un contexte et une évolution physique du phénomène. Si l’exploitation des données archéologiques et historiques ont donné lieux à une observation plus locale, centrée sur la région de Québec, il en va autrement des pratiques et des techniques industrielles qui sont abordées sous un angle canadien et international. La première partie de l’étude traite de la question historique des origines de l’industrie des boissons au Québec, jusqu’au début du XXe siècle. Depuis le début de la colonie, des tentatives commerciales et même industrielles ont laissé des traces, mais sans commune mesure avec le succès des établissements industriels de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. C’est alors que des entrepreneurs anglais prennent les affaires en mains et lancent les premiers grands établissements. Plusieurs entrepreneurs tenteront l’aventure; certains vont réussir, d’autres pas. On verra alors de grands établissements qui héritent des perfectionnements de la révolution industrielle anglaise, mais aussi de plus petits construits par des commerçants qui espèrent se tailler une place. À mesure que le temps passe, seuls les plus grands vont pouvoir passer l’épreuve du temps, à mesure que la concurrence sera plus vive. Le marché de la bière, entre-autre, fera l’objet d’alliances qui aboutiront finalement à la formation de la National Breweries Ltd qui regroupera sous une même bannière la plupart des brasseries québécoises. Cette rationalisation entraînera la fermeture de plusieurs établissements au début du XXe siècle. Dans la seconde partie, on aborde la question de l’implantation et de la pratiques des activités industrielles reliées aux brasseries et aux distilleries, des industries où l’influence anglaise domine. L’environnement physique est l’un des facteurs qui conditionnent l’implantation d’une industrie. La construction et l’architecture industrielles sont surtout un effort de rationalisation de l’espace, empruntant d’abord un style simple et fonctionnel. Aux XVIIIe et XIXe siècles, l’organisation structurale de l’établissement cherchera à répondre de plus en plus aux fonctions de l’industrie où sont reliés les processus de la malterie, de la brasserie et de la distillerie. Ces relations sont d’ordre technique et technologique, des pratiques qui ne se développeront distinctement qu’à la toute fin du XIXe siècle. L’influence américaine prendra alors le dessus sur les techniques de traditions anglaises.

Auteur
Année de publication
2001
Type
Thèse de doctorat
Université
Université Laval
Nombre de pages
305
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