Appropriation de l’espace et urbanisation d’un site de la basse-ville de Québec : la première campagne de fouilles à l’îlot Hunt
Une évaluation préliminaire du potentiel archéologique (Simoneau 1987) et un inventaire archéologique (Le Groupe Harcart 1989), effectués à l'îlot Hunt par la ville de Québec, ont validé le potentiel archéologique exceptionnel de ce site. C'est donc à partir de ces données que nous avons entrepris notre première campagne de fouilles à caractère exploratoire. Les documents anciens font mention, entre autres choses, de la présence de deux ouvrages de fortification dans le secteur de l'îlot Hunt, soit la première batterie Dauphine érigée sur les berges du fleuve Saint-Laurent entre 1707 et 1709, et la seconde batterie Dauphine construite quelques mètres plus à l'est de la première entre 1742 et 1752. Notre principal objectif en cette première campagne de fouilles était de mettre au jour des éléments de la première batterie Dauphine et les remblais associés à sa construction et à son occupation.
Deux tranchées de fouilles, l'opération 5 et l'opération 6, ont été délimitées dans la partie centrale de l'îlot, soit dans l'actuel aire de stationnement en gravier, nous permettant de retrouver des sections de la première batterie Dauphine et les remblais français déposés derrière ce mur, ainsi que d'autres remblais français placés devant ce même mur et possiblement en association avec la seconde batterie Dauphine. Grâce à ces découvertes, nous avons pu relier plus précisément les vestiges architecturaux, les dépôts de sol, les artefacts et les écofacts aux données historiques disponibles et interpréter ces témoins de l'histoire d'un site urbain sur une période de plus de trois cent ans. C'est cette perspective de continuum en milieu urbain que nous tentons de faire ressortir dans notre analyse.