Figures marquantes de notre histoire : Idola Saint-Jean (1879-1945)

3 nov 2020

Impossible de faire l’histoire du féminisme québécois du XXe siècle sans évoquer Idola Saint-Jean. Militante des droits des femmes, elle met sa parole, sa voix et sa plume au service de ses idéaux d’égalité et de justice sociale. D’abord engagée dans une carrière de théâtre, elle devient « gardienne de la langue française » et enseigne l’éloquence et la diction toute sa vie, partageant son enseignement entre l’Université McGill et le Monument National. Figure de proue du mouvement suffragiste, elle fonde l’Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec et édite la revue La Sphère féminine. En 1930, elle est la première canadienne-française à se porter candidate à une élection fédérale. En plus de militer pour le droit des ouvrières durant la crise économique des années 1930, Saint-Jean s’implique dans le mouvement pacifiste de l’entre-deux-guerres. Ses engagements, son statut de pionnière de l’émancipation féminine et son parcours exceptionnel font d’elle une figure incontournable du XXe siècle québécois et canadien.

Date : 3 novembre 2020 à 19 h
Invitée : Marie Lavigne, historienne
Animateur : Éric Bédard, historien
Lieu : En webdiffusion

À propos de Marie Lavigne

Historienne et administratrice, Marie Lavigne est coauteure de la biographie Idola Saint-Jean, l’insoumise avec Michèle Stanton-Jean, de L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles avec le collectif Clio et du recueil Les femmes dans la société québécoise : travailleuses et féministes avec Yolande Pinard. Au gouvernement du Québec, elle a été présidente-directrice générale de trois organismes gouvernementaux : le Conseil du statut de la femme, le Conseil des arts et des lettres du Québec et la Société de la Place des Arts de Montréal. Membre fondatrice du Partenariat du Quartier des spectacles, elle est aussi administratrice du Groupe Femmes, Politique et Démocratie, du Festival TransAmériques et de la Fondation Lionel-Groulx.

Texte de l’invitée

Le nom d’Idola Saint-Jean est connu. Il figure aux côtés des Thérèse Casgrain, Marie Gérin-Lajoie et Marie-Claire Kirkland-Casgrain qui se sont battues pour les droits des femmes. Elle est l’une des quatre femmes d’un monument érigé à l’Assemblée nationale en l’honneur des femmes en politique. Des rues, un parc, une institution de santé portent son nom, mais sa vie et ses réalisations sont longtemps demeurées méconnus. Et pourtant dans les années 1930, elle était la féministe la plus célèbre du Québec, connue autant pour ses actions politiques que pour ses émissions de radio.

Ni mariée, ni religieuse, elle est une célibataire autonome qui assure seule sa subsistance. D’abord comédienne, elle sera toute sa vie professeur d’élocution et de diction au Monument national et à l’Université McGill. Elle se bat pour les droits des femmes, pour la justice sociale et pour la paix. Ce qui distingue son action, c’est l’affirmation d’une identité différente pour les femmes et un féminisme moderne qui préfigure les mouvements égalitaristes des années 1970.