Coureur des bois
Les coureurs de bois (ou coureur des bois) désigne des colons de la Nouvelle-France allant au pays autochtones faire la traite des fourrures sans permission. L’expression est apparue dans une ordonnance du gouverneur Frontenac.
Rapidement, d’autres font la même chose auprès de nations autochtones. Aguerris à la vie en forêt comme l’ont été avant eux les interprètes des compagnies marchandes, puis les missionnaires et leurs domestiques, les coureurs de bois se déplacent sur de longues distances, en canot, entre la vallée du Saint-Laurent et l’intérieur du continent, le plus souvent dans la région des Grands Lacs. Ils hivernent parfois avec les populations locales, troquent des vêtements, des haches, des fusils, des chaudrons contre des peaux de castor, d’orignal, de caribou, etc.
Après la paix franco-iroquoise de 1653 puis celle de 1667, les routes vers l’Ouest deviennent plus sûres pour les Français et leurs alliés. Les coureurs de bois se font plus nombreux et contribuent à déplacer vers l’ouest le centre de gravité du commerce franco-autochtone.
Mal perçus par les religieux et les administrateurs coloniaux, les coureurs de bois sont associés à l’illégalité, aux mœurs dissolues, au banditisme et à la contrebande avec les Anglo-hollandais d’Albany.
Le ministre Colbert instaure un système de congés de traite (ou permis de traite) en 1681. Cela ne freine pas la surabondance de fourrures qui inonde le marché européen et menace l’économie de la Nouvelle-France d’effondrement. Louis XIV révoque, le 21 mai 1696, les congés de traite et fait fermer presque tous les postes de la colonie.
Après la reprise du commerce des fourrures en 1715, le terme coureur de bois, qui a une connotation péjorative, s’efface au profit de celui de voyageur puis d’engagé. Le commerce s’organise autour de marchands ou d’officiers militaires qui emploient des voyageurs pour faire la traite avec les Autochtones des Pays d’en haut. La course de bois se poursuit après la Conquête en 1763. Elle s’adapte avant d’être monopolisée par deux grandes compagnies et de péricliter au XIXe siècle.