Le nationalisme canadien-français. Sa notion, ses origines, les droits qu’il confère, les devoirs qu’il impose
Parlez-nous, m’a-t-on dit, du sain nationalisme canadien-français, en mettant l’accent sur « sain ». Je me suis demandé s’il en existe un autre que le « sain », et si, par hasard, vous vous seriez réunis, ces jours-ci, pour calmer, chez nous, les effervescences volcaniques du sentiment national? Le nationalisme n’est pas en soi une réaction artificielle. C’est la réaction vitale, naturelle, donc légitime, de tout peuple ou nation qui veut vivre selon les lois de son intériorité spirituelle ou de son génie profond; c’est une réaction particulière aux peuples ou groupes ethniques minoritaires ou subjugués, non absolument maîtres de leur vie. Réaction qui occasionnellement peut devenir agressive contre une menace d’oppression. Donc simple volonté de persévérer dans notre être; rester ce que nous sommes, tels que la Providence et l’histoire nous ont faits; le rester, non, sans doute, dans des formes inertes ni statiques, mais, comme il va de soi, dans le libre épanouissement de l’être vivant, telle pourrait être la formule du nationalisme canadien-français.