Le Middle Ground. Indiens, Empires et Républiques dans la région des Grand Lacs, 1650-1815
L’auteur de Middle Ground est professeur d’histoire à l’Université de Stanford (Californie).
Considéré par plusieurs comme un chef-d’œuvre de haute importance dans l’historiographie au même titre que Méditerranée de Fernand Braudel, ce livre raconte plus de deux siècles de relations entre les Européens et les Amérindiens dans la région des Grands Lacs.
La thèse principale de l’auteur est qu’un « middle ground » (un terrain d’entente) a émergé entre ces deux groupes puisqu’ils ont tenté de construire ensemble, malgré un fossé culturel apparent, un monde mutuellement compréhensible. L’auteur remet donc en question les mécanismes coloniaux de l’époque dans l’ensemble.
Récompensé du prestigieux Prix Francis Parkman en 1992, cet ouvrage fut la pierre angulaire de la nouvelle histoire indienne, recevant des réactions enthousiastes de la part des ethnologues, des historiens et des anthropologues. Bien documenté grâce à l’apport d’un grand nombre d’archives et de cartes, le livre force l’admiration par sa clarté. Cet ouvrage chamboule donc le concept de la Frontière développé par Frederick Jackson Turner. Ce dernier ayant défini la Frontière comme une ligne mouvante correspondant à l’avancée de la « Civilisation » sur le territoire, front de colonisation analysé aussi comme le lieu de l’identité américaine.
Références
Gilles Havard, RHMC, vol. 57-1, n° 1, 2010, p. 204-206.
Note
[1] Ouvrage traduit de l’anglais par Frédéric Cotton. L’édition originale intitulée The Middle Ground : Indians, Empires, and Republics in the Great Lakes Region, 1650-1815 est parue en 1991 aux presses universitaires de Cambridge (Royaume-Uni).