La vie musicale en Nouvelle-France, fruit d’une vingtaine d’années de recherche, se veut avant tout une étude de la musique comme fait de société au sein de la société coloniale française du début de XVII^e siècle à 1800, en grande partie limitée à la vallée du Saint-Laurent. De l’avis de tous, cette riche synthèse comble une réelle lacune de l’historiographie récente en se proposant de réhabiliter la pratique musicale des habitants de la Nouvelle-France délaissée par les chercheurs pour l’étude de la musique sous le Régime anglais. Les auteurs, Élisabeth Gallat-Morin et Jean-Pierre Pinson, ainsi que leurs quatre collaborateurs ont dû se confronter à un difficile problème de source qui a transformé leur travail en véritable archéologie musicale. La grande disparité des rares sources a obligé les chercheurs à puiser dans des documents aussi divers que des témoignages contemporains, des constitutions religieuses, des inventaires après décès ou des registres paroissiaux.

L’ouvrage est construit en deux parties : l’une consacrée à l’incontournable musique religieuse, la seconde à la musique profane, dans la haute société coloniale comme chez les habitants. Une place conséquente est ménagée à la musique amérindienne ainsi qu’à la tradition orale et populaire. Le livre est enrichi de documents iconographiques et d’encadrés biographiques présentant les grands personnages du monde de la musique de l’époque. Nous nous trouvons donc face à un important ouvrage de référence dont la qualité a été reconnue par l’Académie française des sciences morales et politiques et qui a pu obtenir un prix Opus délivré par le Conseil québécois de la musique.

Références : Laurent Guillo, RM, vol. 91, n° 1, 2005, p. 264-265; Marie-Thérèse Lefebvre, RHAF, vol. 57, n° 2, 2003, p. 286-289; Jean-Pierre Noiseux, RMUC, vol. 24, n° 2, 2004, p. 80-83; Marie-Hélène Pichette, Rabaska, vol. 4, 2006, p. 162-164; Gilles Plante, Mnémo, vol. 8, n° 2, 2004; À rayons ouverts, n° 59, 2004.