La guerre de la Conquête, 1754-1760
En choisissant le premier de parler de « la guerre de la conquête », Guy Frégault affiche bien sa volonté d’étudier précisément la situation de la Nouvelle-France au sein de la guerre mondiale qu’est la guerre de Sept Ans. Il amorce ainsi un important tournant dans l’historiographie qui a fait de son livre un classique. Influencé par les thèses de Maurice Séguin, Guy Frégault considère la conquête comme « le fait le plus important de notre histoire » et évoque une « seconde naissance ».
Une attention constante pour l’étude des structures économiques et sociales s’ajoute, dans son ouvrage, à un savant récit des événements. Pour lui, le sens de la conquête réside dans un profond bouleversement de la société canadienne. Celui-ci brise l’élan naturel de la colonie pour la faire entrer dans un nouveau système de dépendance. Guy Frégault va jusqu’à parler d’une « œuvre de désintégration » pour qualifier ce choc. Ce faisant, il participe de l’école historique de Montréal. Ce livre, controversé dès sa publication, demeure aujourd’hui encore un incontournable et constitue par sa modernité une source inépuisable de questionnements pour les chercheurs.
Références
Jean Blain, RS, vol. 8, n° 2, 1967, p. 236-239; Charles-Philippe Courtois, La Conquête. Une anthologie, Montréal, Typo, 2009; Lionel Groulx, RHAF, vol. 9, n° 4, 1956, p. 579-588; Fernand Ouellet, Vie des arts, n° 3, 1956, p. 35-38.