Page couverture - La confédération canadienne. Ses origines.

La confédération canadienne. Ses origines.

Auteur(s)
Lionel Groulx
Parution
1918
Lieu de publication
Montréal
Nombre de pages
264
Éditions
Le Devoir, 1918; Éditions Alain Stanké, 1978.
Description

Conférences prononcées à l’Université Laval (Montréal, 1917-1918).

Extrait

L'année 1867 avait marqué, jusqu'à ces derniers temps, le terme de notre évolution politique et nationale. Partis du régime militaire, longtemps traités comme une colonie de la couronne, nous étions montés graduellement vers l'autonomie constitutionnelle. Sauf l'arrêt temporaire de 1837 à 1840, et que seul dut subir le Bas-Canada, le régime britannique, grâce à nos pères et à leur énergie persévérante, peut s'appeler une ascension constante vers la liberté. Les dates de 1774, de 1791 et de 1848 nous rappellent les étapes de cette ascension. La première consacra notre émancipation civile et politique; la deuxième inaugura l'ère parlementaire; la troisième vit triompher le gouvernement responsable. Après 1848, le Canada n'avait plus qu'à secouer les dernières entraves coloniales, pour prendre place parmi les nations. Le pacte fédératif devait constituer une avance considérable vers ce progrès, en 1867.

Cette année-là, un autre bonheur arrivait à notre pays, sous la forme d'un recouvrement partiel de son ancienne entité géographique. La Nouvelle- France, dans la grande pensée irréalisée de Colbert et de Talon, garda l'aspect d'un immense squelette d'empire où une race vaillante et aventureuse avait constitué à la hâte une gigantesque épine dorsale et quelques rares artères de vie humaine.