Figures marquantes de la liberté : Pauline Julien

17 nov 2021

Née le 23 mai 1928 à Trois-Rivières, Pauline Julien est une chanteuse, autrice-compositrice-interprète et actrice québécoise. Surnommée « la passionaria du Québec », elle s’est engagée toute sa vie pour l’indépendance du Québec et la défense des droits des femmes. Après avoir entamé sa carrière dans les cabarets parisiens durant les années 1950, Pauline Julien interprète presque exclusivement des chansons d’auteurs québécois dans les années 1960, alors que son engagement politique s’intensifie. Elle refuse d’ailleurs de chanter devant la reine Elizabeth II en 1964 et est arrêtée lors de la crise d’Octobre de 1970. Pendant plus de 30 ans, Pauline Julien est également la compagne du poète et député péquiste Gérald Godin.

Invitée : Pascale Ferland, scénariste, réalisatrice, productrice et programmatrice
Animateur : Éric Bédard, historien

À propos de Pascale Ferland

Pascale Ferland est scénariste, réalisatrice, productrice et programmatrice. Depuis 2015, elle enseigne la recherche et l’écriture documentaire à l’Institut national de l’image et du son. En 2003, elle signe un premier long-métrage, L’Immortalité en fin de compte, finaliste pour le prix Jutra du meilleur documentaire. Puis, elle fonde Qui vivra verra films afin de produire ses propres réalisations. En 2007, elle reçoit le Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton pour la qualité exceptionnelle de ses réalisations. Son plus récent documentaire, Pauline Julien, intime et politique (2018), a été primé à plusieurs reprises. À travers son travail, elle aborde des enjeux liés à la passion pour l’art ou le cinéma.

Texte de l’invitée

Lorsque Pauline vient au monde le 23 mai 1928, Émile et Marie-Louise ont déjà dix enfants âgés de quatre à vingt-trois ans :  Fabienne, Marcel, Alberte, Alice, Bernard, Rita, Roland, Alphonse, Émilienne et André. En dépit d’un contexte social et économique difficile, la petite Pauline sera accueillie comme une bénédiction par ses parents. Contrairement à ses frères et sœurs, elle aura tous les droits, suscitant parfois même la jalousie de ces derniers. [...]

En 1932, les Julien emménagent rue Notre-Dame, à Cap-de-la-Madeleine. Pauline y grandit, collectionnant les souvenirs d’une enfance heureuse et formatrice.

Ainsi, tous les dimanches, sa sœur Émilienne s’installe au piano et fait chanter toute la famille qui connaît les airs de la Bonne chanson de l’Abbé Gadbois par cœur.

Le père, Émile, ancien maire et fier arrière-petit-cousin du premier ministre Maurice Duplessis, aime quant à lui débattre de politique. L’aîné de la fratrie, André, entretient la même passion. Émile présentera éventuellement son fils à son célèbre parent qui en fera l’un de ses organisateurs politiques. En 1953, André se lance dans la course à la mairie de Cap-de-la-Madeleine, où il siégera durant trois mandats consécutifs jusqu’en 1960.