Un couvent dans un village de bois : les Sœurs de la Charité de Québec sur l’île d’Anticosti 1925-1973
En 1925, les Sœurs de la Charité de Québec s’installent à Port-Menier, sur l’île d’Anticosti, et fondent un couvent et un pensionnat, afin de dispenser un enseignement primaire aux enfants. Anticosti est alors aux mains d’un riche propriétaire français, qui la vendra l’année suivante à une compagnie forestière. De 1926 à 1973, les religieuses poursuivent leur œuvre, alors que l’île d’Anticosti se destine à l’exploitation forestière. Au gré des événements, leur périple sur cette île les mettra souvent à rude épreuve. Elles seront confrontées à un milieu très différent du leur et devront constamment négocier avec les administrateurs de la compagnie forestière pour assurer la pérennité de leur institution.
Ce mémoire de maîtrise porte donc sur l’œuvre d’une communauté religieuse dans un milieu insulaire dominé par une compagnie forestière. L’étude vise à comprendre les motivations qui ont poussé, d’une part, les Sœurs de la Charité de Québec, d’autre part, les propriétaires successifs de l’île, à vouloir instaurer et maintenir un couvent sur l’île d’Anticosti. Elle se veut également un reflet des relations entres ces différents acteurs, notamment en ce qui concerne la gestion et le fonctionnement du couvent. De manière plus générale, ce mémoire révèle une situation particulière, celle d’une communauté religieuse établie dans un « village de bois », et lève le voile sur les relations employées/employeurs qui se tissent entre les protagonistes.