Manly smokes : tobacco consumption and the construction of identities in industrial Montreal, 1888-1914

Résumé

Le tabagisme, en tant que pratique culturelle en lien avec les relations sociales, constitue l’objet de cette thèse. L’étude couvre la période qui va des débuts de la production de masse de la cigarette à Montréal en 1888 jusqu’à la Première Guerre mondiale. Elle dégage les normes associées au tabagisme, les goûts des fumeurs et leur étiquette, leurs origines de genre, de classe et d’ethnicité, en plus de leur utilisation dans la reproduction de ces relations de pouvoir. L’hypothèse soutenue veut que ces normes, ces prescriptions, reflétaient et voulaient légitimer les valeurs d’inclusion, d’exclusion et la hiérarchie inhérentes au libéralisme du XIXe siècle. Les idéaux libéraux de contrôle de soi et de rationalité ont effectivement structuré les rituels du tabagisme : quel tabac choisir et acheter, qui peut fumer, comment et où fumer. Ces normes ont servi à exclure les femmes de la définition de l’individu libéral et à justifier la subordination des pauvres et des minorités. Au moment même où les normes issues du libéralisme du XIXe s’imposaient avec le plus de vigueur, un nouveau système normatif émergeait. Par les idéaux de vitesse et d’universalité non genrée qu’il valorisait, ce nouveau système a entraîné une timide modification des normes associées au tabagisme. Cette remise en question ne représente pas seulement un aspect de la transition de la consommation bourgeoise à la consommation de masse, elle marque les débuts d’une transformation de l’ordre libéral dominant au cours des années précédant la Première Guerre mondiale.

Année de publication
2001
Type
Thèse de doctorat
Université
Université McGill
Nombre de pages
234
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