Recherche sur un indicateur global des activités économiques et des mutations culturelles régionales : les greffes des notaires de Trois-Rivières : 1851-1871
Les sources d’archives notariales sont d’une grande importance pour l’étude des sociétés anciennes. Les exemples sont nombreux. Nous nous demandons si celles-ci, abondamment utilisées pour les périodes plus anciennes, peuvent s’avérer fructueuses pour l’étude de la société mauricienne dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Le but de la recherche est double. Premièrement, il s’agissait de faire ressortir l’intérêt et la nécessité de l’étude des greffes des notaires pour la connaissance de la société mauricienne. Pour répondre à cet objectif, nous avons évalué les greffes des notaires de Trois-Rivières par le moyen de sondages portant sur les années 1851 et 1871. Nous avons dû dépouiller systématiquement 1697 actes répartis entre ces deux années. Deuxièmement, il fallait démontrer que les actes notariés ne représentent pas seulement une valeur statistique mais pourraient servir, une fois confrontés à d’autres sources (recensements nominaux, rôles d’évaluation, etc .), à éclairer certains comportements sociaux, à expliquer généralement les diverses mutations et les changements sociaux ou économiques qui sont survenus dans la société québécoise.
L’ensemble de l’étude montre que tous les travaux d’analyse de la structure de s divers types d’actes notariés permettent possiblement de mener de nombreuses études économiques et sociales, mais non d’arriver à une vision globalisante de la vie individuelle et sociale à travers les générations. Nous croyons qu’il est possible d’y tendre en réintégrant ces divers actes dans la vie des individus entre lesquels se transmettent les gènes, les biens matériels, les coutumes matrimoniales, etc. Les greffes notariaux recèlent un matériau riche, encore insuffisamment exploité par les chercheurs. Combinés aux archives paroissiales, seigneuriales et aux autres archives privées de groupes et d’institutions, les fonds notariaux peuvent étayer la reconstitution de certains aspects de la réalité socio-matérielle que les archives plus traditionnelles n’éclairent pas suffisamment. Il est possible, à partir des archives notariales, de façonner certains indicateurs sociaux et d’ouvrir la porte à des essais de comptabilités sociales du passé. Ainsi, la source notariale doit être jumelée à d’autres recensements nominatifs pour fournir par test de concordances une meilleure approximation de la structure socio-économique.