« Je t’aime, moi non plus » : réceptivité et identités des membres des élites franco-ontariennes vis-à-vis du gouvernement Trudeau, 1968-1984
L’État fédéral sous le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau (1968-1984) élabore une série d’encadrements politiques qui s’inscrivent dans les stratégies du nation-building et qui touchent entre autres les communautés francophones minoritaires. Les membres des élites franco-ontariennes prennent position vis-à-vis de chacun de ces encadrements et interviennent pour proposer des modifications. C’est ainsi qu’ils acceptent grandement l’encadrement du bilinguisme. Ils demeurent dubitatifs à l’égard de l’encadrement de la Charte des droits et libertés pour ensuite exprimer une profonde reconnaissance. Ils rejettent enfin l’encadrement du multiculturalisme. Cette dynamique « encadrement/réceptivité » influence grandement la définition de la référence franco-ontarienne. Selon la réceptivité des leaders franco-ontariens vis-à-vis des valeurs et représentations véhiculées par les encadrements de l’État canadien, quatre composantes identitaires émergent et deviennent plus ou moins opératoires : les composantes « provinciale », « linguistique », « judiciaire » et « folklorique ».