Punir, contenir et amender : les théories carcérales et leurs applications à la prison des Plaines de Québec, 1863-1877
Ce mémoire porte sur la prison des Plaines d’Abraham à Québec de 1863 a 1877. L’étude s’intéresse particulièrement aux théories apparues au début du XIXe siècle sur la réhabilitation des prisonniers et à leur application à l’intérieur des murs de la nouvelle institution.
Le but poursuivi par cette recherche est de savoir dans quelle mesure les théories réformistes sont mises en pratique à la prison des Plaines.
Il ressort de manière évidente, malgré les pressions des inspecteurs des prisons et leurs recommandations de tous genres, que l’application des nouvelles idées ne suit que de loin l’idéal tracé par les réformateurs. Construit dans le respect des principes de la réforme, l’édifice est d’abord ouvert avant sa complétion, de sorte qu’on déroge très tôt aux conditions d’enfermement prévues.
De plus, en abritant un trop grand nombre d’aliéné(e)s, de vieillards et d’indigent(e)s, l’institution dessert la mauvaise clientèle. Les nonnes de réhabilitation ne sont pas davantage respectées aux plans religieux, sanitaire et hospitalier et des lacunes importantes sont observées quant à la nature du travail imposé aux détenus. Il existe, en effet, une grande marge à l’intérieur des murs entre le travail dit réformateur et celui auquel on astreint les pensionnaires de l’État. Qui plus est, aucune formation ne leur est dispensée et aucun métier ne leur est enseigné. En un mot, tout tend à démontrer que la prison des Plaines d’Abraham est passée à côté des préceptes de la réforme carcérale qui a été à l’origine de sa construction.