Politiques de l’accueil : États et associations face à la migration des juifs d’Afrique du Nord en France et au Canada des années 1950 à la fin des années 1970
Cette thèse étudie les politiques publiques et privées pour accueillir les populations juives de trois pays d’Afrique du Nord, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie en France et au Canada dans la province du Québec, entre les années 1950 et la fin des années 1970. Face à l’arrivée migration d’une population composée de Français, de Tunisiens, de Marocains, les organisations juives repensent leur rapport aux États et font évoluer leurs politiques migratoires et sociales. Ce travail interroge la nature de l’aide accordée par des associations d’un groupe minoritaire à une population nouvellement arrivée. Les rapports entre les réseaux associatifs français et montréalais avec les États diffèrent, mais dans les deux cas, les associations trouvent un espace pour mener des politiques sociales en direction de migrants qu’elles identifient comme co-ethniques. Cette reformulation des rôles entre structures de la société civile et les pouvoirs publics a des conséquences sur les pratiques d’intervention sociale. Ce travail analyse les décalages entre politiques et pratiques ainsi que le processus d’adaptation de savoirs professionnels dans les deux contextes nationaux. Pour cela, il propose une analyse comparée de deux services sociaux, le Comité d’Action Sociale Israélite de Paris et Jewish Immigrant Aid Services à Montréal. Les pratiques divergentes de travail social témoignent de la manière dont un savoir professionnel, l’aide psycho-sociale individualisée, ou casework, est interprété et transformé par des travailleurs sociaux.