Philippe-S. Desranleau avant l’épiscopat, 1882-1938 : profil d’une ascension
Le clergé québécois de la première partie du XXe siècle représente un corps social important. Philippe Desranleau devient membre de cette élite en 1909. Sa carrière presbytérale fait l’objet de la présente recherche et vise à démontrer comment on accède à l’épiscopat au Québec, dans les années 1930-1940.
D’origine modeste, le prêtre Desranleau débute sa carrière dans l’enseignement au Séminaire de Saint-Hyacinthe. Puis, il fait une courte expérience en paroisse. Après trois ans de services dans le contexte d’une Église qui favorise une formation accrue de son personnel, il va poursuivre des études supérieures à Rome. Le jeune abbé baigne dans un climat de catholicisme social. De retour au pays, il commence à gravir les échelons en occupant, tour à tour, des fonctions à l’évêché: secrétaire, chancelier, secrétaire général et vicaire général. Après 16 années à l’évêché, Mgr Desranleau se réalise dans le ministère paroissial, à Saint-Pierre de Sorel. Ardent défenseur de la doctrine sociale, il s’engage dans l’établissement des syndicats catholiques. En 1937, son rôle dans les grèves de Sorel le place sur l’avant-scène. Son évêque, Mgr Decelles, l’appuie totalement dans ses prises de position. L’année même, il accède à l’épiscopat, à titre de coadjuteur de Mgr Gagnon, à Sherbrooke. La biographie de Mgr Desranleau, 1882-1938, illustre les efforts d’une Église qui veut maintenir son pouvoir en s’adaptant au phénomène d’urbanisation.