Migration, Family, and Gender : A Longitudinal Analysis of French-Canadian Immigrants in Lowell, Massachussetts, 1900-1920

Résumé

Migration, Family, and Gender: A Longitudinal Study of French-Canadian Immigrants in Lowell, Massachusetts: 1900-1920, examine la migration des Canadiens français vers un centre urbain de l’industrie textile, Lowell, Massachusetts. Pendant la période à l’étude, le Québec et la Nouvelle-Angleterre ont subi une série de transformations socioéconomiques importantes. Cette recherche analyse les impacts de ces changements sur le processus de l’immigration et de l’insertion. Aussi, cette thèse éclaire diverses façons dont les hommes, les femmes et les enfants canadiens- français ont répondu aux réalités nouvelles dans une société urbaine industrielle. Dans le but de répondre à ces questions, il nous est nécessaire de considérer cette immigration comme un phénomène qui consiste en une série de processus et non en une progression linéaire vers une assimilation inévitable ou une américanisation. Il nous apparait aussi essentiel d’introduire une perspective de « genre », afin de nous rendre compte de la diversité des stratégies que ces immigrants et immigrantes ont inventées, ainsi que de la coopération et des tensions qu’ils et elles ont vécues dans les processus de l’immigration et de l’établissement.

Cette thèse rejoint les études récentes qui critiquent la perspective selon laquelle les comportements des immigrants seraient le fait d’une série de normes culturelles et de coutumes prédéterminées. Contrairement à l’image stéréotypée des Canadiens français vus comme des habitants immobiles et fatalistes, cette analyse démontre avec évidence qu’ils étaient un peuple habituellement mobile, pour qui la migration était une solution pondérée face aux changements structurels qui ont radicalement remodelé le Québécoise et la Nouvelle-Angleterre. I l est soutenu que les comportements des immigrants canadiens-français à Lowell au début du vingtième siècle ne reflètent pas que la transplantation culturelle des valeurs des habitants, mais aussi les efforts des familles de la classe ouvrière pour survivre et supporter les transformations socioéconomiques qui étaient en cours au Québec et en Nouvelle-Angleterre. La diversité dans les itinéraires géographiques enregistrés de la part des Canadiens français indique une marge d’autonomie stratégique et une flexibilité ainsi que la recherche d’un accommodement aux nouvelles réalités socioéconomiques.

Cette étude cherche à corriger un déséquilibre majeur en ce qui concerne les relations de genre dans la littérature historique sur l’immigration canadienne-française. Pour réaliser cet objectif, l’œuvre accorde une attention considérable aux immigrantes. Bien que la famille ait un rôle essentiel au moment du départ des immigrants des villages et villes québécois ainsi qu’à leur arrivée dans le milieu urbain et industriel de Lowell, les hommes et les femmes, les garçons et les filles qui constituaient ces familles canadiennes-françaises, n’ont pas nécessairement partagé les mêmes expériences. Non seulement les vécus des immigrantes sont-ils distincts de ceux des immigrants, mais aussi y a-t-il une variation importante des expériences, dans la mesure où les femmes conjuguent travail rémunéré et tâches domestiques. Les modes de travail rémunéré des femmes étaient définis non seulement par leur âge ou statut matrimonial, mais aussi par une combinaison de facteurs tels que l’organisation de la maisonnée, l’arrangement résidentiel et la disponibilité des soins des enfants. Il est donc affirmé qu’il y avait des dynamiques complexes au sein des familles immigrantes où des intérêts personnels différents et, parfois, conflictuels, ont été négociés. Cette analyse met en relief cette négociation qui ne s’est pas toujours effectuée en termes d’égalité mais de pouvoir et d’autorité par les différents membres de la famille.

Auteur
Année de publication
1998
Type
Thèse de doctorat
Université
Université de Montréal
Nombre de pages
332
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