Le nationalisme et les partis politiques dans l’élection provinciale québécoise de 1936
Les malheurs causés par la grande dépression des années 1930 et l’inertie du gouvernement Taschereau ont permis a une idéologie comme celle du nationalisme canadien-français de connaître un nouvel essor au Québec. En effet, le chômage toujours croissant, la misère tant urbaine que rurale et l’incapacité du libéralisme à remédier à tous ces problèmes n’ont pu que provoquer l’essor du nationalisme. Lorsque le Parti libéral et l’Union nationale s’affrontent dans l’arène électorale durant l’été 1936, ils sont conscients que le libéralisme à la Taschereau est fortement contesté et qu’ils se doivent d’adopter certaines mesures proposées par une idéologie nationaliste en pleine montée.
Bien qu’il se garde d’afficher un certain nationalisme lors de la campagne, le chef du Parti libéral, Adélard Godbout, propose quelques réformes sociales demandées depuis longtemps par l’Église et les nationalistes. De son côté, l’Union nationale, sans pour autant être anglophobe, s’affiche ouvertement nationaliste dans ses pamphlets électoraux. Toutefois, les représentants de ce parti préfèrent ressasser les scandales du régime libéral dans leurs assemblées plutôt que de promouvoir l’idée d’une politique nationale. Le 17 août 1936, l’Union nationale écrase le Parti libéral. D’après nous, le nationalisme n’a pas joué un grand rôle dans cette victoire unioniste.