Quand l’Église se met en scène et s’approprie la modernité : le congrès eucharistique national de Québec de 1938
Du 22 au 26 juin 1938, la ville de Québec est le théâtre d’un congrès eucharistique national, premières et seules assises du genre au Canada. Plus qu’une manifestation religieuse d’envergure, ce congrès se veut, pour l’Église catholique, une occasion de réaffirmer sa place au sein de la société et d’aviver la piété des fidèles. Pour ce faire, divers aspects de la modernité – médiatique, architecturale, technologique, liturgique – sont intégrés dans la préparation et le déroulement des célébrations afin d’en servir les intérêts. Cette utilisation se traduit notamment par un accroissement de la portée des cérémonies et par une efficace mobilisation des fidèles avant et pendant l’évènement. L’étude du congrès eucharistique de Québec, évènement-témoin d’une époque où l’Église s’adapte à la modernisation de la province, permet de mieux comprendre l’appropriation de la modernité par l’institution de même que la définition des rapports qu’elle entretient avec le Québec qui se modernise.