La route et ses passagers dans les romans rédigés au Québec au XIXe siècle : outils de représentation de la mobilité
Ce mémoire de maîtrise étudie les représentations de la mobilité dans des romans rédigés au Québec durant le XIXe siècle à travers le traitement réservé par les romanciers à la route et aux personnages qui y circulent. L’analyse de trois principaux thèmes, soit l’identité des personnages, les motifs qui les poussent sur la route et les moyens de transport qu’ils emploient pour voyager, permet de constater le rôle majeur joué par les pérégrinations dans la littérature de l’époque. Elle favorise aussi l’identification des valeurs associées par les romanciers à la mobilité et met en lumière la fonction de cet exercice dans la définition des rapports sociaux. Mises en parallèle avec les résultats d’études historiennes portant sur le XIXe siècle, ces informations permettent de dresser un portrait des manières de représenter l’expérience du déplacement dans la société étudiée. Ce faisant, cette recherche contribue à confirmer la pertinence des sources romanesques pour la connaissance historique car elles permettent d’accéder à des informations autrement difficiles d’accès. Utilisant les outils théoriques de l’histoire des représentations, ce mémoire se veut une contribution aux études portant sur le XIXe siècle québécois. L’ensemble des informations présentées dans ce mémoire permettent d’affirmer que la mobilité est bien présente et joue un rôle prédominant dans les romans rédigés au Québec à l’époque étudiée. Les résultats obtenus suggèrent qu’il importe de nuancer l’idée longtemps entretenue au sujet de ces œuvres globalement considérées comme un éloge de l’enracinement. Il appert effectivement que les rapports à l’espace mis en scène par les romanciers s’inscrivent davantage dans une dynamique de mouvement référant à la réalité géographique et démographique d’un territoire en construction qu’à une promotion unilatérale de la stabilité. Le mouvement apparaît alors comme une caractéristique de cette collectivité.