« La mauvaise herbe » : familles turbulentes à Montréal au XVIIIe siècle
En étudiant les familles atypiques à Montréal au XVIIIe siècle, ce mémoire de maîtrise constitue une contribution à une meilleure compréhension des réseaux sociaux dans la société préindustrielle. La petite délinquance de plusieurs membres caractérise toutes les familles étudiées. L’utilisation combinée des sources judiciaires, notariales et paroissiales permet de documenter le passé de trois familles « turbulentes », à l’échelle de deux ou trois générations. À partir de ces connaissances, il est possible de recréer les réseaux sociaux et les mécanismes de dépannage développés par les déviants. Ainsi, apparaissent l’incidence de la marginalité, les formes diverses qu’elle prend, les réactions qu’elle suscite à la fois chez les autorités et chez le voisinage, laissant entrevoir un portrait nuancé de la criminalité. Par ailleurs, malgré une démarche résolument historique, ce projet demande l’apport d’autres sciences humaines, telles que l’anthropologie, la criminologie et la sociologie. De plus, l’analyse qui y est faite est orientée en fonction des dynamiques genrées. Ce mémoire caractérise un peu plus les stratégies de survie développées par des familles particulières au XVIIIe siècle, permettant l’amorce d’une réflexion sur les relations ambiguës entretenues avec le voisinage et les institutions.