L’éloge de La Grise : le cheval et la culture populaire au Québec (1850-1960)
Cette étude s’intéresse à la place du cheval dans la culture populaire au Québec entre 1850 et 1960. C’est un lieu commun d’écrire que le cheval est utile au niveau économique. L’agriculture, les transports et les activités forestières se développent longtemps au rythme du cheval. Pour certains hommes de chevaux, les charretiers et les « skiddeurs » par exemple, le cheval est le principal outil de travail. Cet environnement socioéconomique entraîne derrière lui une façon de penser, de concevoir le cheval. C’est précisément les conceptions de l’animal et les significations qui l’entourent que nous abordons dans ce mémoire.
Pour y arriver, nous avons inventorié quatre types de sources : des romans du terroir, des archives de folklore, un journal d’agriculture. La Gazette des Campagnes et des monographies de sociologues. On y trouve des comportements et des attitudes à l’égard du cheval qui varient d’une source à l’autre. En les combinant et en les confrontant, on découvre un large éventail de représentations de l’animal
Nous avons observé que le cheval, comme élément principal du transport hippomobile, est à la fois un moyen de socialiser et un objet de socialisation. Il entraîne des comportements qui sont chargés de sens pour les contemporains. Par exemple, le cheval fait partie de l’univers masculin. Ce sont les hommes qui utilisent et soignent les chevaux. En ce sens, le cheval est le représentant de l’homme en société. De plus, l’image du cheval correspond à celle de l’humain. En soignant et en étrillant sa bête, le cavalier prend soin de sa propre apparence. Il projette sur lui sa richesse, sa fierté, sa puissance, son prestige, ou à l’opposé, sa marginalité et sa soumission. En fait, la possession et l’utilisation du cheval ont des répercussions dans tous les aspects de la vie en société.