L’Acadie du progrès et du désenchantement 1960-1994
On s’intéressera, dans le cadre de la présente thèse, à l’un de ces moments précis où la collectivité acadienne du Nouveau-Brunswick transforme sa conception d’elle-même, celui de la modernisation institutionnelle s’amorçant durant les années 1960, allant jusqu’au Congrès mondial acadien de 1994. L’année 1960, avec l’élection d’un premier acadien à la tête de la province du Nouveau-Brunswick, et 1994, avec le Congrès mondial acadien, constituent deux moments où l’on remet en question l’héritage référentiel, le traditionalisme catholique, le nationalisme ethnique, le retard économique et culturel, l’absence de présence et de pouvoir politique, deux moments donc où la collectivité acadienne s’attache à se définir. Deux dates, deux moments, deux points charnières dans l’histoire acadienne récente où la présence et l’évolution d’une modernisation institutionnelle et politique marque la collectivité acadienne de façon indélébile, et transforme son rapport à soi et au monde.