Jeunes femmes et loisirs commerciaux durant les années folles (1919-1929)
Ce mémoire analyse les discours traitant des rapports entre les femmes et les loisirs commerciaux pour la période des années dites folles, soit de 1919 à 1929. L’accent a été mis dans ce mémoire sur les jeunes femmes montréalaises. Divisé en trois chapitres analytiques, ce mémoire se penche sur le phénomène des théâtres et des cinémas, sur la danse, ainsi que sur les sports. À travers les différents discours traitant des loisirs commerciaux, nous avons tenté de dégager l’enjeu principal au cœur des réactions publiques face à la popularité du divertissement féminin. Pour ce faire, plusieurs types de discours ont été étudiés. D’abord, le discours catholique à travers les mandements des évêques ainsi qu’à l’aide du journal L’Action catholique. Divers points de vue journalistiques ont également été analysés avec La Patrie, le Herald, L’Action française, La Revue populaire, La Bonne Parole, Le Quartier Latin et le McGill Daily. Enfin, le discours publicitaire est représenté par l’ensemble de ces journaux en plus des catalogues des magasins Eaton et Dupuis Frères.
Divers constats ont pu être établis au cours de cette étude. D’abord, il est clair que l’enjeu principal pour les discours étudiés s’avère être la sexualité féminine. La crainte d’une libéralisation des mœurs sexuelles engendrée par les loisirs commerciaux fait couler beaucoup d’encre chez les journalistes. Pourtant, ces discours se retrouvent en réelle opposition avec le discours publicitaire. Alors que les discours journalistiques et religieux semblent faire figure du discours dit traditionnel, les publicités sont à l’inverse un vent de modernité sur l’image de la femme. L’étude de la culture urbaine montréalaise a permis de constater que celle-ci encourageait la fusion des diverses classes sociales, des deux sexes et des ethnies. Les sports semblent toutefois faire figure d’exception, puisqu’ils divisent les classes sociales en plus des anglophones et des francophones.