Fruits des institutions et récoltes populaires : étude sur la portée sociale du jardinage communautaire à Montréal de 1909 à 1990

Résumé

Cette étude sur le jardinage communautaire à Montréal se base sur la littérature existante concernant le jardinage urbain en Amérique du Nord et sur différents fonds d’archives montréalais. Son but est de cerner le processus complexe d’institutionnalisation de ces jardins qui se retrouvent au cœur de la politique municipale montréalaise dans les années 1970 et 1980. À travers la documentation du rôle des associations réformistes anglophones, de la Ville de Montréal et de la Ligue ouvrière catholique, ce texte démontre la subordination des jardins communautaires au contexte social de la première moitié du 20ème siècle et à ses forces. Plus tard, dans les années 1970, un nouveau type de jardin s’articule avec le renouveau des rapports sociaux. Nés entre 1974 et 1980 de la collaboration des instances municipales de l’administration Drapeau avec des groupes populaires montréalais, les jardins deviennent rapidement dépendants de la Ville. À travers l’étude des archives de la Ville et du Jardin botanique de Montréal, nous explorons ces relations. Après la période de création populaire des premiers jardins, la Ville s’approprie la légitimité de les créer. À partir de 1980, dépendants des ressources fournies par le Jardin botanique, les groupes lui sont redevables de leur existence. Les années 1980 voient le jardin communautaire perdre son autonomie à choisir son emplacement, puis celle de son organisation interne. En 1986, le Rassemblement des citoyens de Montréal déloge l’Action civique et le jardinage communautaire subit un ralentissement. Par la suite, la nouvelle administration lui donne sa forme actuelle en systématisant les pratiques de jardinage sous la gestion des arrondissements. Nous en arrivons à la conclusion que cette vague de jardins s’inscrit dans les mêmes rapports de dépendance aux institutions quant à leur légitimité à occuper le sol urbain que les vagues précédentes, tout en constituant un champ d’études unique quant à l’autonomie des groupes populaires en matière de potagers.

Année de publication
2014
Type
Mémoire de maîtrise
Université
Université du Québec à Montréal
Nombre de pages
114
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