Filles du roi et Filles de la cassette : l’immigration féminine au Canada (1663-1673) et en Basse-Louisiane (1710-1730)
Le mémoire suivant se concentre sur l’impact de l’introduction de femmes, dites « à marier », issues de France sur la stabilité du milieu colonial. Celles-ci se sont vues choisies et amenées, de gré ou de force, dans les colonies du Canada et de la Louisiane, afin d’y stabiliser une population mâle adulte. Les objectifs étant d’éviter ce qu’on qualifiait alors d’ensauvagement et de promouvoir le développement démographique par des mariages entre couples d’origine française. Nous comparerons donc la mesure de cet impact à Montréal (Canada) de 1663 à 1690 et à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), de 1710-1730, soit deux milieux où l’introduction de femmes à marier a mené à des résultats différents sur le terrain, mais surtout dans la représentation. Au Canada, la venue de ces femmes a accéléré l’atteinte d'un ratio hommes-femmes équilibré tout en assurant une descendance nombreuse. Le débat sur leur vertu fut vigoureux, les uns leur accordant le statut de « mères de la nation », alors que la culture populaire fait régulièrement référence à un passé sordide. En Louisiane, l’impact démographique de ces femmes fut moins spectaculaire. Si leur réputation de libertinage ne fait plus partie des discours académiques, leur faible descendance au sein de la population louisianaise actuelle permet plus facilement de maintenir leur association au libertinage de La Nouvelle-Orléans dans la culture populaire.