Défense des intérêts des Canadiens français et unité de la Confédération canadienne : la pensée nationaliste de Joseph-Adolphe Chapleau, 1840-1898
Le contexte de la Confédération canadienne constitue une fenêtre remarquable afin d’observer l’évolution du nationalisme au Québec à travers le XIXe siècle. C’est dans ce contexte que s’articule la pensée politique de Joseph-Adolphe Chapleau. Influencé par les idées de Louis-Hippolyte La Fontaine et de George-Étienne Cartier, le jeune politicien est séduit par l’idée d’une nouvelle nation politique réunissant les deux peuples fondateurs formant alors le Canada. La pensée nationaliste de Chapleau se caractérise alors par un double idéal, soit celui de défendre les intérêts des Canadiens français tout en préservant l’unité de la Confédération canadienne. Au moment de la Grande Dépression de 1873, le politicien parvient à adapter sa pensée en regard du contexte économique difficile et domine ses adversaires, particulièrement les Castors : ce groupe de Conservateurs ultramontains dissidents des politiques de Chapleau. Ces derniers l’accusent de s’être allié aux Libéraux. Une fois sur la scène fédérale, Chapleau espère réaffirmer l’alliance entre les deux principales nations au Canada, mais se retrouve confronté à l’Affaire Riel qui ébranle le pays en entier. À partir de ce moment, la pensée politique de l’homme ne se retrouve plus en phase avec le contexte dans lequel il se trouve, ce qui motive ses nombreuses défaites personnelles dans les années qui suivent. La réalisation de son projet politique s’avère ainsi inachevée à la fin de sa vie.