De Colombine à Julien Saint-Michel : le féminisme chez Éva Circé-Côté (1900-1921)
Éva Circé-Côté, femme de lettres et journaliste, a écrit des chroniques sous différents pseudonymes durant plus de trente-cinq ans. Traitant, dans ses écrits, du libéralisme, de la place de la religion, du patriotisme mais aussi des femmes et du féminisme, Circé-Côté, masquée par ses noms d’emprunts, n’hésite pas à exprimer sa vision du monde. Alors que cette femme est surtout reconnue pour ses articles signés Julien Saint-Michel publiés dans Le Monde ouvrier , plusieurs textes parus entre 1900 et 1921 sous les noms de Colombine, Musette, Fantasio, Arthur Maheu, Jean Nay et Paul S. Bédard sont demeurés jusqu’à tout récemment dans l’ombre. Ce mémoire tente, par le biais de ces articles peu utilisés dans l’historiographie, de dresser un portrait d’un pan de la pensée de Circé-Côté, soit son féminisme. En étudiant son discours sur les femmes et le féminisme, nous avons pu relever quelques constantes, soit un argumentaire basé sur les valeurs libérales et patriotiques, mais aussi une certaine évolution, ses propos passant du féminisme maternaliste au féminisme de revendications juridico-politiques. Cette évolution semble balisée par les changements qui surviennent dans la carrière journalistique de cette femme, changements de pseudonymes, mais aussi d’environnement idéologique où la femme de lettres évolue.