Analyse des processus de recherche et de modélisation du patrimoine à partir de deux cas : l’écluse Saint-Gabriel du canal de Lachine et la gare Montreal and Southern Counties Railways Co.
Depuis deux décennies, des chercheurs et des diffuseurs utilisent des modélisations 3D pour rendre compte d’espaces et de structures du passé. Cependant, les historiens demeurent généralement réticents envers cette manière de représenter l’histoire. Pourtant, la science historique peut tirer parti du 3D de plusieurs façons. Une modélisation peut servir de laboratoire, une approche déjà utilisée en archéologie. Par exemple, à partir d’un modèle 3D du Colisée, les historiens pourraient s’intéresser aux interactions entre la population romaine et le bâtiment, aux techniques de construction, à l’impact de cette architecture monumentale sur l’évolution urbaine. La modélisation ne doit pas non plus se limiter aux grands monuments du passé. L’évolution de l’architecture vernaculaire, d’un quartier populaire, d’un complexe industriel ou d’un village aborigène peut tout aussi bien se prêter à une analyse tirant profit d’une modélisation. Mais avant d’intégrer une telle approche à la discipline historique, il faut assurer les chercheurs du caractère scientifique d’une maquette 3D. Un tel environnement doit pouvoir répondre aux mêmes critères scientifiques que toute autre production historique de nature académique. De tels systèmes – incorporant des objets virtuels, des sources et des éléments narratifs – sont présentement en développement, et je porterai donc mon attention sur l’élaboration d’une procédure efficace pour créer des environnements virtuels pertinents respectant les pratiques historiennes.